Sardou revient chez Universal
et Johnny s'en va-t-en guerre
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C'EST A Y PERDRE son solfège.

Alors que Johnny Hallyday éreinte Universal Music France et son patron, Pascal Nègre, dans un entretien à paraître aujourd'hui dans « l'Express », Michel Sardou a fait savoir hier, via un communiqué, qu'il rejoignait ladite maison de disques ! « C'est une maison que je connais bien et que j'estime, déclare-t-il notamment. Son président, Pascal Nègre, est un homme qui sait prendre des risques et, surtout, qui sait écouter les chansons et les choisir. Ils sont peu dans la profession. » Difficile d'être plus élogieux...

« J'ai l'impression qu'il y a longtemps que je me fais avoir et (...) j'en ai marre » Rappel des faits : début janvier, après quarante-deux ans de collaboration, Johnny annonçait sa démission d'Universal (les prud'hommes rendront leur avis le 24 juin). « J'ai l'impression qu'il y a longtemps que je me fais avoir et (...) j'en ai marre », peut-on lire aujourd'hui dans « l'Express ». Le rocker revient sur les prêts que lui a consentis son employeur entre 1978 et 1996, à la suite de ses démêlés fiscaux, pour un montant de 100 millions de francs : « Les modalités de remboursement deviennent de plus en plus extravagantes (...). Au fil des ans, ma maison de disques me dépouille petit à petit d'une part de mes ressources et de mes biens. » Il déplore aussi qu'Universal lui verse « seulement » 7 % de royalties sur les ventes de ses anciens titres. Bref, Johnny ne veut plus être pris « pour un demeuré ». Et il n'y va pas de main morte : « Sur le monument aux morts du show-biz, il y aura une plaque : Johnny Hallyday, 1960-2004, assassiné par sa maison de disques ».

En ce qui concerne Michel Sardou, on assiste au contraire à une renaissance. Après « une longue bataille juridique », il a fini par « gagner sa liberté ». Associé à Jean-Claude Camus - qui est aussi le producteur des spectacles de Johnny ! - il a racheté les parts que détenait Sony dans Trema, son ancienne maison de disques, et a choisi de les céder à... Universal. « J'ai l'impression de retourner à la maison, assure Sardou, puisqu'il y a des années, lorsqu'Eddy Barclay m'a rendu mon contrat, c'est Polygram (aujourd'hui Universal) qui m'a accueilli. Je souhaite refaire la même rentrée. »

Son nouvel album, le premier depuis quatre ans, devrait sortir le 4 mai.

Marie Sauvion
Le Parisien , lundi 16 février 2004



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