Un soir... concert à Paris (07/10/2004)

Merci à toi Seb de nous avoir fait partager ton émotion sur cette journée exceptionnelle !!!


Ca y est j’y suis, ça y est je suis dedans, dans l’ambiance et comme d’ habitude avant de voir Sardou, je suis comme dans un espèce d’état agréable où je suis dans le rêve, où je ne pense que musique, que bonheur, qu’au bonhomme, qu’à mon statut de fan, même l’Equipe que j’ai pour me faire patienter ne me passionne pas. Je passe les heures et les minutes sans problème à attendre doucement, en prenant mon temps pour ne pas que celui ci ne passe trop vite le moment tant attendu de l’ouverture des portes de ce fameux Olympia.....

..Et c’est là chers amis, surfeurs de web et collègues pratiquant couramment le www.sardou.com que je pense à vous, et je me dis, si cela se trouve, j’aurais laissé un mail comme quoi je venais aujourd’hui, j’aurais trouvé un ami branché environ sur la même longueur d’onde que moi à qui parler … de Sardou peut-être par exemple … quelques regrets passent … Il est 18 heures....

Je me retrouve quelques dizaines de mètres plus loin au bar Brasserie la Capucine je crois … pas sûr, m’enfin on s’en fou, et là, après un moment de soulagement suite à la 1664 ! (Mouais pas trop de détail quand même) bref, après ça, je repars dans mes délires, et là ça y est me voilà à essayer de me refaire la chronologie de la carrière de Michel. Et c’est marrant mais là encore, je pense à mes copains "sardouïste" de ce forum et je me dit « Séb, ne raconte pas trop de connerie sur Sardou car y en auraient quelques uns pour te remettre sur le droit chemin, de Giros à Lou dou Limousou en passant par Stéphane, Tiduche, Alzan, Agrès et la Renée (mouais :-/) alors je prend pas de risques et je me dis simplement que si au début j’ai surtout aimé Sardou pour ses textes, que j’ai accroché surtout sur les chansons engagées, que moi aussi sans doute en vieillissant (il le dit lui-même qu’il vieillit), j ’aurais mis de l’eau dans mon vin et je me serais mis aussi à chanter des chansons sur ma vie quotidienne et sur l’amour … Ben oui mais j’ai 25 ans, l ’âge où Michel chantait ses coups de gueules … Voilà comme ça je prend pas beaucoup de risques et je ne tente pas de me faire rembarrer ! Je rajouterais même pour les modérés que depuis que je suis passionné par Sardou, oui y a des fois et je me le dis souvent car il faut être posé et objectif, oui Sardou a aussi fait du passe-partout qui n’a servi à pas grand-chose comme l’album de 1997, mais, mais, mais,.. ce soir, ce soir, hop là tout cela est oublié, son dernier album, il est top, il a l’air en forme, il a toujours sa gueule et ses mimiques, sa voix je l’espère et sa présence donc forcement ça va faire un beau concert et c’est pour cela que la magie opère....

Il est 19h00, j’ai bien eu le temps de me préparer dans ma tête, je suis bien, je suis « aware », je suis sur la planète Sardou et je fait les quelques pas qui séparent la brasserie de l’Olympia. Je me fou du temps qu’ il me reste à attendre, oh là oui, pourvu qu’il passe lentement, j’aime pas ces instants attendus si impatiemment et qui passent comme l’éclair. Non, respirons, savourons ces grandes lettres rouge en forme de S.A.R.D.O.U. qui rappellent aux badauds et aux passants que le fils de Fernand et Jackie est toujours là.

Je suis donc à 19h00 devant l’Olympia et je regarde autour de moi ceux qui attendent aussi patiemment que moi l’ouverture de ce haut-lieu du music-hall. Des jeunes de mon âge environ à peu près je pense, puis des jeunes trentenaires et des jeunes quinquagénaires aussi, des familles arrivent, 10 ans, 14 ans, 15 ans, 20 ans, un peu plus puis beaucoup plus.
Ben oui c’est pas un concert de notre amie Lorie (dommage elle est pas mal Lorie …), fallait donc pas compter sur un public de moyenne d’âge 25 ans. Mais là encore dehors c’est pas frappant, non c’est vraiment de tout âge, ce que j’avais déjà remarqué à Bercy.
Ce que l’on peut remarquer aussi c’est que son public est aussi populaire que le chanteur. Pas trop de fourrure, pas trop j’ai dit, pas aucune ! Pas trop de cravate, pas trop j’ai dit, pas aucune ! etc. … Non vraiment un public qui va forcement être emballé à l’ écoute de la première chanson du concert.
Reste quelques uns qui sortent un peu du lot, comme des rockeurs qui se sont peut-être dit que Johnny viendrait voir son pote, et qui en effet se sont trompés d’endroit et ressemblaient plus à des visiteurs du parc des princes ou du stade de France.
Puis des moments drôles comme deux gars d’une quarantaine d’année qui se battent pour racheter des billets à un jeune qui a bien compris comment se faire du blé fastoche. Ce qui m’a fait le plus marrer c’est qu’ils les ont rachetés … pour les revendre ! J’étais explosé de rire, ils sont passés du « m’sieur vous vendez pas des billets » à « hé ! m’sieur tu veux pas des billets ». Pas con en attendant ! Et le comble de tout, enfin le plus marrant, c’est le gars qui habite le coin qui parle avec ses deux potes et qui dit « Sardou, complet 6 semaines, pfff doit y avoir un max d’ invitation » … ben voyons, c’est pour ça qu’il rempile avec le palais des sports … bouffon !
Voilà, on trouve de tout devant les portes de l’Olympia quand Michel Sardou chanteur populaire s’y produit. Tant mieux. Je pense encore à vous en me demandant si par hasard parmi ces gens, y en a pas un que je connais par son pseudo.

Il est 19h30, le moment est venu de pénétrer dans l’Olympia de Bruno Coquatrix, où tellement de grands sont venus...
Mais bon je ne m’attarde pas à essayer de piger comment il va entrer en scène (pas d’hélico, pas de saut en parachute, pas déguisé en aigle si sortant d’une boule géante), je regarde encore autour de moi tout ces gens qui arrivent.
Et là, quand même a y regarder de plus près y beaucoup plus de conducteurs de Citroën C5 que de conducteurs de Peugeot 307 CC !!! Bref y en avait même à mon avis, en 1970, ils étaient venus voir Sardou ils étaient déjà vieux … (Pardonnez mes offenses !). Donc le fait est, à ce moment je me dit « ça m’étonnerait que tout le monde envahisse l’ avant-scène à la fin du concert ».
Mais j’en vois des comme moi, plus ou moins jeunes, mais la passion se voit, certains c’est le bouquet de fleur à la main, ou la rose, ou le sac gonflé à bloc des objets du marchandising, y a des fans des vrais fans, et de nouveaux, je pense à vous, et s’y vous devez être là aussi ce soir, sans doute, peut-être enfin je pense (j’ai le droit de me planter moi aussi non mais), que vous êtes de ceux là !
La salle se remplit et comme un curieux je cherche du people, je n’en vois pas, parait-il que ce soir il y avait Jean-Marie Bigard, ça c’est drôle mes deux artistes que j’aime dans la même salle … Enfin c’est il paraît que j’ai entendu que y avait Bigard. Outre cela je n’en ai pas vu, sinon qu’à un moment j’ai vu arrivé un gars qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à François H. du Partie S. puis non, loupé, et de toute façon un haut politique de gauche à un concert de Sardou … faut pas déconner … non je rigole je dit ça mais c’est pour rire, je m’en fou complètement et faut pas mélanger ce qui n’est pas mélangeable, (c’est ce que je devrais me dire les soirs de fiesta, je serais plus frais le lendemain !).
Petite précision, je raconte tout cela, pour vous montrer que nous sommes des gens normaux qui en gros avons les mêmes attitudes quand la même passion nous rallie et qu’il ne faut pas en avoir honte, je ne suis pas psychologue et je devrais me soigner je sais.

Bon il est 20h40 et une voix ressemblante à celle de Monsieur Camus vient de me demander de demander à mon voisin d’éteindre son flash de téléphone portable et de couper son appareil photo numérique ou de le mettre sur vibreur … pour les filles qui n’aiment pas Sardou ça peut compenser …enfin j ’me comprend. (Là encore, seb, c’est n’importe quoi lol).

Il est 20h43 et ma voisine de devant me demande sur quelle chanson on peut squatter le devant de la scène quand je ne l’écoute plus du tout car j’ entend une voix « Bonsoir, vous êtes bien assis, dans cette salle de l’ Olympia il y a toujours eu des premières parties et je trouve cela absolument nécessaire, je vous demande donc de l’accueillir 30 ans après … gentiment ».

La magie opère, c’est partie, je suis dans un autre monde, il y a Sardou, moi le fan de Sardou toutes ouies ouvertes pour écouter ce que mon idole j’ ai pas peur de le dire a à me dire, a à nous dire, nous ces fans mes amis, nous qui attendons des mois avec notre billet en poche le soir où, on va pouvoir là maintenant à 20h45 plonger dans le rêve et nous laisser envoûter par le charme et tout ce que le terme comporte de celui qui nous donne tant de plaisir.

Le reste, chacun vit son concert comme il l’entend, chacun le ressent de manière différente, certains l’aiment, d’autres sont déçus. Certains voulaient du neuf, d’autre voulaient du Sardou pur et dur … Certains aiment les violons et le piano d’Yvan Cassard, d’autres aiment la batterie et la gratte de Veneruzzo.

Le récit du concert qui va suivre est donc extrêmement personnelle, comme les votres du reste.

C’est aussi pour ceux qui veulent la surprise du concert de s’arrêter et de revenir comparer quand leur soirée sera passée .

CAMUS & CAMUS PRODUCTION PRESENTE
MICHEL SARDOU

« Il vient d’entrer en scène, dans son costume de scène
Non il n’a pas changé, il a à peine salué
Il s’entend encore se dire, il ne faut pas trop sourire
Et sa façon d’arriver, le chanteur sacrifié,

Il commence sa chanson,
Et on connaît le morceau,
Deux guitares viennent d’en haut,
Du plaisir en intro,

Pour ses premières rengaines,
Il parle avec bonheur,
De la vie d’un chanteur,
Qui pourrait être la sienne,

Et il est grand, il est bon, il est beau,
Quel talent, Quelle leçon
Quel salaud.

Quand il parle d’une femme
Bien sûr qu’elle ressemble à la sienne,
Et quand sa voix bastonne,
Il fait tremblé la mienne,
Il chante sans compter,
Tout ses plus grands succès
Il arrache, il assure,
Plus puissante que jamais,

Et il est grand, il est bon, il est beau,
Quel talent, Quelle leçon
Quel salaud.

Musulmanes et les Lacs
Et nous on est en délire
Puis pour finir en beauté
Il revient pour nous dire
…. Salut »

Dans les "Bals populaires" pas mieux pour mettre de l’ambiance, je me lève d’ un coup sec, heureusement que je suis le long du mur dans le noir, je n’ aurais pas eu l’air d’un c… tout seul debout. Les gens chantent et frappent dans les mains, le concert, enfin la première partie est bien lancée, il enchaîne à plaisir, avec "Les Ricains", je regarde autour de moi voir des dents qui grincent et non, les gens en redemandent, et on entend sur le refrain un seule voix qui s’élèvent dans la salle « si les ricains n’étaient pas là », c’est bon, le sourire jusqu’aux oreilles, c’est de la joie, les gens sont contents. Pour les gens qui n’étaient pas au courant, quelle belle surprise, reprendre ses premiers succès pour se faire sa première partie, pour se faire son propre « successeur », pour un clin d’œil plein d’émotion à la même scène 30 ans plus tôt. Sur les "Ricains", observons les rictus, pas sûr de ce qu’il dit sur « on est devenu des copains », beaucoup plus persuadant sur « on en a eu besoin » ! Il ne perd pas le nord le Michel, l’ année parfaite bien sûr pour ressortir ce titre. Même le journaliste du Parigot l’a relevé !
Puis une avalanche de tubes et de bonheur pendant encore quinze minutes, il nous donne la part belle sur « En chantant », il me surprend avec l’excellent « Temps des colonies », il m’éclate sur « Le rire du sergent » puis bien sûr il ne pouvait passer à côté de la « Java de Broadway ». Il nous fait rire, il nous fait plaisir, il parle même avec nous, attention ça rigole plus !
Une petite phrase entre chaque chanson pour mon, enfin pour notre bonheur je pense. « Merci, et maintenant place à celui que vous êtes venu voir ce soir, salut ! ». Ah sacré Michel, quelle bonne idée, bon il a oublié sa phrase de 1995 sur cette même scène : "je n’aime pas me souvenir dans l’ordre », ce coup ci c’est l’inverse, il offre en intro ses succès qui nous ont fait l’aimer … je n’ai pas encore lu de mauvaises impressions sur cette première partie. En tout cas moi j’ai vraiment beaucoup aimé ! Cela donne une pêche d’enfer et on a le cœur gros, on en a presque les larmes aux yeux de revoir Michel chanter ces chansons et honorer son passé de cette façon, comme quoi il n’a rien oublié.

C’est la fin de cette première partie que certains ne comprennent pas, disons que les « conducteurs de C5 » ne comprennent pas ! Bon dans un concert y a toujours une première partie et le chanteur arrive environ 20 minutes plus tard, là de mémoire ça doit être 30 minutes, ok c’est un peu long, mais faut bien qu’il se repose papy !
Bon analyse de la situation, (je ne connais pas le contenu de la deuxième partie à part quelques titres), il a mis tout ses premiers succès dans la première partie, sûr que la deuxième va être en grande partie consacrée à son nouvel album. Et entre nous, cela fera alors bien longtemps qu’il n’avait pas donné autant d’ importance à ses nouvelles chansons dans ses concerts, 1998 et 2001 sont sûrement les meilleurs exemples. Cela voudrait dire que cette fois ci, les anciennes tourneraient autour des nouvelles, et non l’habituel inverse.

Les 30 minutes d’entracte sont passés et j’ai même une inquiétude quand je revois les vendeurs de programme rentrer dans la salle, un problème technique viendrait-il perturber le spectacle ? Alors on donne un peu de voix, les appels se multiplient, quelques « Michel, Michel » moi perso, me font super plaisir, puis l’Olympia s’éteint et là c’est un tonnerre d’ applaudissements.
Deux guitaristes descendent du praticable et se la donnent sur "Du plaisir". Le décor est sympa, avec un net penchant vers le bleu, les colonnes des musiciens s’ouvrent et Michel apparaît, out le nœud papillon rouge défait de la soirée de Toulon, c’est pas plus mal, par contre ce sont ses girls qui portent un chemisier blanc avec le fameux nœud pap’ noir ouvert, sympa !
Il est tout sourire et donne de la vie à sa chanson, il est sur sa lancée de la première partie, on y croit, la chanson m’a semblé plutôt tonique à moi, contrairement à ce qui avait été dit sur notre forum. Les musiciens sont plutôt jeunes et ont l’air en forme ! Il affichera une nette complicité avec eux tout au long du spectacle.

Le ton est donné, le nouvel album comptera pour beaucoup. Bon je ne vais pas tourner autour du pot, il était pas bien Michel hier au soir, malade, sûrement, un espèce de point de côté qui l’a fait souffrir tout le long du spectacle, il le dira lui-même à un moment : « je suis pas très bien ce soir ». Il souffre cela se voit, il se retourne souvent en se tenant les cotes. Le visage est fermé souvent, les chansons où il peut exprimer sa douleur doivent pour lui être un soulagement, il s’assiéra plusieurs fois. Bref je sais pas ce qu’il avait mais il était pas bien, cela n’aide pas, déjà il est pas très communicatif mais alors là, avec la douleur, cela n’a pas du être simple pour lui … Et pourtant …

Et pourtant, quelle voix, quel retour, il annonce la couleur avec "Les Maries Jeanne", le retour de cette chanson que j’ai pourtant eu du mal à aimer au départ est sympathique, l’orchestration musclée va bien à la chanson, honneur aux grils qui reprennent avec lui. Ca bouge bien. C’est sûr maintenant, ça va être « différent », l’orchestration, c’est sûr lui donne un autre style, cette fois ci, pas de caresses mais du punch, mis à part quelques unes bien sûr ….

La version de "Chanteur de Jazz" qui suit est pas mal du tout et assez surprenante, ou alors il s’est planté ou alors sur la fin il a changé quelque chose, mais il enchaîne deux couplets pour finir sur un tonic refrain, les gens adorent, cette chanson c’est du lourd, du sûr. La voix suit à merveille, l’orchestration me fait bouger, donne de la pêche, j’aime ça, il en sera ainsi pour une grande partie du concert.

Grand grand grand moment, les trois premières notes de "Je ne suis pas mort, je dors" des frissons dans tout le corps, les gens ne s’y trompent pas, il chante là une chanson d’exception qu’il avait rarement ou jamais ( ?) chanté sur scène … Je me fait des tripes de fou sur cette chanson, seul dans ma voiture, mais là, les frissons ! A chaque fois qu’il donne de la voix, juste avant, je m’arrête presque de respirer et je pris pour que ça passe … et ça passe super bien ! Chapeau l’artiste ! Que d’émotion. Seule la montée en puissance instrumentale après le premier couplet et avant « mettre des ombres et des lumières » me désoriente un petit peu, mais rien de grave, après il met le paquet et les musiciens avec lui. Je suis fou. Je passe mon temps les poings serrés, c’est un victoire, une telle chanson dans son tour de chant alors que beaucoup (dont moi) doutait de la qualité de sa voix ! C’ est énorme. Et quelle prise de risque. Quand je lis dans un journal que Sardou fait dans le connu alors que la moitié des chansons de son concert il ne les avait jamais chanté sur scène ! Moi je dis, c’est énorme !

Et revoilà le nouvel album avec successivement "Même si" que j’aime beaucoup et «Les hommes du vent" avec son guitariste qui assure et qui chante super bien.
Je reparlerais de la grosse participation des musiciens pour une autre chanson. Là rien à dire sur les orchestrations, puisque c’est tout à fait le style de « Du plaisir ». Donc ça colle tout à fait. Ca aussi fallait le faire, aligner les anciennes sur les nouvelles …

Bon alors là bien sûr mauvais exemple, "Je vais t’aimer" non pas que le départ à la guitare m’ait gêné, il m’a simplement surpris, je me souviens avoir attendu un certain temps pour être bien sûr qu’il s’agissait de cette belle chanson d’amour, puis le petit riff qui va bien nous remet dans les clous. Surprenant mais bien, pas gênant du tout, dans le ton du concert, très très bien.
Puis là, un moment de magie, une petite fille d’une dizaine d’année pas plus, viens timidement vers la scène lui apporter une rose, il l ’a voit, il l’attire, il lui dit de venir, déjà dans la salle c’est des applaudissements, il se baisse, elle monte sur scène et il l’embrasse, c’est magnifique, je ne tiens plus en place, l’émotion est énorme. C’est beau. Pas besoin d’en rajouter. La scène suffit à elle-même, les applaudissements n’en finissent pas, on en oublierait même qu’il en loupe son texte et que les musiciens sont énormes et rattrapent le coup ! Bravo ! Un succès immense pour cette chanson.

Et il remet ça, à peine le temps de se remettre de "Je vais t’aimer", il met le paquet sur "J’accuse". Nouveaux arrangements, nouvelle intro … sur le ton du nouvel album qu’il reprend ensuite avec "Je n’oublie pas" et "Non Merci" sur laquelle il ne se plante pas, pendant un moment j’ai cru qu’il nous referait tout les soirs le coup du Paraguay en 1989 mais non, il ne merdouillera pas tout les soirs …

Je me permets de faire une remarque perso, je trouve que toutes les chansons, j’ai bien dit TOUTES s’enchaînent sans problème. Les anciennes avec les nouvelles … il a su donner un style bien particulier à son tour de chant, qui plait ou non d’ailleurs, en tout cas moi cela ne me déplait pas, et j’ attend de le revoir pour vraiment apprécier cela.

Je ne répéterais pas dix fois la même chose, mais il faut bien se dire que ce soir, il assure, il donne de la voix, malgré la douleur qui semble de plus en plus féroce.

"La vie, la mort etc", il la fait assis, je crois que cela lui fait du bien, il doit souffler un peu. Je ne suis pas hyper fan de cette chanson sur l’ album, mais de la mettre là environ au milieu de sa liste de chanson, lui permet de souffler un peu. Tout comme l’excellent, "Le privilège", il y donne une dimension particulière, tout dans les gestes, tout dans le regard, tout dans l’émotion. Très belle interprétation, très beau aussi les girls et les musiciens qui y mettent du leur et y mettent aussi beaucoup de sensibilité, et c’est comme ça que l’on voit son guitariste de droite (désolé connaît pas les musiciens, j’ai les noms, mais j’ai pas la correspondance avec le visage, celui de droite en tout cas par rapport à lui, à gauche pour nous), bref, celui de droite à la joue collée à sa guitare, celui de gauche, assis y met du sien aussi, c’est joliment fait.

Et encore une belle surprise, on passe de l’émotion aux sirènes et je reconnais l’intro si spéciale de "Un accident", elle va à merveille dans ce tour de chant. La mise en scène et les lumières sont parfaites, c’est puissant, puis il joue la comédie sur cette chanson, en même temps il peut se permettre de souffrir en direct sans nécessairement avoir à le cacher … Belle surprise, grand moment, chanson poignante les gens adorent …

Je n’ai pas beaucoup parlé des lumières jusqu’à présent mais c’était très beau, bon rien à voir avec le son et lumière qu’est Bercy bien sûr, mais très sympa, très tonique, puis d’un coup sur la chanson qui suit très doux, très beau, ça colle !

Une chanson dont je ne reconnais pas l’intro, puis un gros « ho » dans la salle, il reprend « un beau jour ou était-ce une nuit » … et la salle s’ étonne de voir que Michel reprend l’énorme chanson de Barbara L’aigle noir . Là je me dit mon coco t’as tapé haut va falloir être à la hauteur. Bon encore y en a qui vont dire que je ne dit que du bien sans voir le mal, mais là quand même y a rien à dire sinon qu’il y a mit son cœur, son talent, sa voix et toute son émotion … « surgissant du passé, elle était revenu. » Terminant par un dernier couplet plein de beauté et tout a fait émouvant. Oui ce fut un très grand moment, un des grands moments du concerts à n’en pas douter. Merci. Voir Michel sourire vers le ciel, et vers le ciel il y regarde encore un peu sur la chanson qui vient, un rayon de lumière sur lui et Une fille aux yeux clairs que les gens acclament et reprennent avec lui le refrain. Nous venons de vivre six ou sept minutes de bonheurs intenses.

Et là, ben voilà, fallait un truc qui coince un peu, qu’est-ce qu’il est venu nous coller, "Je m’en souviendrais sûrement", elle déroge à la règle de ce concert, heureusement reste le côté sympathique du chant en commun avec les grils et ses musiciens. Je passe rapidement sur cette chanson où il passe plus de temps assis (mais il a mal) que debout. Pour vous dire j’en ai presque découvert les paroles de cette chanson.

Bon on passe puis on reprend les choses en main, bien que j’avais dit que je ne voulais plus l’entendre, "Les villes de solitude" avait sa place dans ce concert, très bons arrangements encore un fois dans le style qui va bien … et très bonne idée de présenter sa troupe sur cette chanson très rythmée, Laurent Coppola à la batterie, Philippe Hann à la guitare, André Hampartzoumian à la guitare, Jean-Marc Haroutiounian à la basse, Jean-Marie Negozio au claivier, Pierre-Jean Scavino au clavier, sa collection de string (mouais il avait sortit cette blague sur un plateau télé, il aurait pu s’en passer lol), mais très belle collection quand même, ses grils, Angéline Annotier, Deplhine Elbe (il y en avait une des deux qui avait l’air de se faire un peu chié …)et Virginie Constantin, (tiens une rescapée) et le grand chef de tout cela, Jacques Veneruzzo qui fait quelques apparitions, sympa ! Mais « c’est vrai que je ne casse rien … ».

Puis tiens il parle le Mimi, il parle pas pour rien dire : « Bien, je vais boire un coup d’eau, et profitez en, j’en bois rarement, je ne me sens pas bien ce soir. Mais dans Paris actuellement, il y a deux Sardou, le vieux et le jeune, le vieux est devant vous ce soir et le jeune il est derrière nous à quelques dizaines de mettre au Théâtre Michel et il joue une très belle pièce qu’il faut aller voir. Oui je fais de la pub, mais si personne ne leur fait de la pub, qui va aller voir les comédiens ? Il est très bon, mais il a un culot d’enfer figurez vous qu’hier au soir il m’a envoyé un télégramme : « nous ça a cartonné et toi ? », il ne peut donc pas être là ce soir puisque qu’il est au théâtre, mais il m’a donné un cadeau et ce cadeau c’est cette chanson … »

Les applaus claquent puis « Si tu es différente de tout ceux … » Il chante la très belle « Espérer » dont il est vrai que son fils a fait la musique. Vraiment un bon moment, et un très beau clin d’œil, et très belle complicité d’un père vers son fils, qu’il doit passionnément regarder du « fauteuil ». Revoilà le moment de parler de sa troupe, qui reprennent tous ensemble, les girls et les musiciens un couplet de cette belle chanson, vraiment sympa !

Puis c’est l’enchaînement qui sent la fin, "Loin" arrive et je sais maintenant que nous n’aurons pas le droit au duo avec Garou, tant pis, ce sera en bonus sur le DVD ! (J’espère ho !). Loin, bon il se plante d’entrée et hésite sur la première phrase, mais c’est pas grave, un concert sans plantage c’est pas un concert de Sardou. Ca y est il attaque le très lourd, les chansons à voix, les chansons phares, on vient d’en prendre plein la vue pendant plus d ’une heure et demi, maintenant faut en profiter jusqu’au bout et vivre le moment le plus passionnément possible s’en penser que c’est la fin. Mais ça passe vite, pourtant très belle fin sur Loin, la voix est toujours au taquet et l’arrêt soudain laisse la chanson reprendre de plus belle sur une très jolie orchestration. Je n’ai pas beaucoup parlé des cordes, mais elles assurent elles aussi, très rythmé tout cela !

Cela passe vite, on reconnaît l’intro de "Musulmanes, on est dans l’énorme, il n’a pas peur il enchaîne les performances vocales et nous timidement on envahit l’avant scène, pas la fosse, car il n’y en a pas, non non l’avant scène, une centaine à tout casser et derrière tous assis, ça fait une drôle de sensation, limite mal à l’aise en fait, Michel lui est imperturbable, sur Musulmanes il garde son sérieux les yeux fixés vers l’horizon.
C’est sur les "Lacs du Connemara" qu’il s’approche de nous, les sourires et les clins d’œil fusent, la chanson fait un carton et derrière sur les côtés ça se lève un peu (mais pas trop, faut pas déconner). Je dois vous avouer que là, je ne fais même plus trop attention à la musique, je suis à fond, j’ai Sardou à 3 mètres de moi à peine, c’est une autre histoire, c’est le moment quand même où je suis le plus proche de lui entouré de gens comme moi, sûrement vous d’ ailleurs mes amis du forum… enfin peut-être … J’espère une version longue des lacs ce sera une version courte tant pis, il l’a super bien chanté, nous aussi .

Puis bien sûr voilà "Salut," ben oui fallait bien l’attendre celle là, ah, je pensais qu’elle été réservée à Bercy, mais non, la revoilà, sans l’intro cette fois. Ses guitaristes et ses girls sont au milieu de la scène et la chanson est très conviviale finalement, il vient vers nous, c’est un peu le délire, il sert des mains, c’est bon, c’est comme toutes les fins de concert, on a pas vraiment envie que cela s’arrête. Puis un superbe salut, dans la salle toutes les mains sont levées et les gens se lèvent à la fin. Il est tout sourire le Michel, il embrasse Veneruzzo, il lui dit qu’il l’ aime, il met de la chaleur dans sa chanson, il laisse rentrer deux cordes avant de s’en aller et le public délire, et ça y va, « Michel, Michel », le public est debout, et bien sûr on en redemande. Puis on sait bien qu’il ne va pas nous quitter comme ça alors il fallait un beau final, ce sera "Dis-moi", très belle mélodie, les musiciens se donnent à fond.
C’est du plaisir et encore du plaisir, il s’est lâché et semble un instant oublié la douleur qui l’a tracassé toute la soirée. Les cordes rentrent nous font de jolis pas de danses, elles sont mortes de rire d’ailleurs, puis le final est musicalement superbe comme sur le CD, il part, puis il revient, il salut son public, il nous donne encore de la joie, il en prend aussi plein la gueule, il nous regarde, nous on le remercie à notre façon, à grand coup d’ applaudissements, même le carré d’or à daigner se lever … il salut sa troupe vraiment excellente , et s’en va comme d’habitude de dos, car il sait que dans son allure, dans sa démarche il a du caractère et de part cela il en jette un dernier coup. Les colonnes se sont refermées, les cordes finissent en beauté elles qui ont été un des éléments clés du spectacle.
Tout s’arrête d’un coup, comme ça en vrai, mais en dedans tout continue, c’est le flou artistique, je suis sonné un peu moi aussi, on essaye forcement de se demander à soi même « alors, c’était bien », car quand on est fan, on a aussi peur pour lui que pour nous, on a envie qu’il plaise. Alors j’écoute les gens autour de moi, et les sentiments sont plutôt bons … puis la foule s ’en va, quelques uns font des photos devant l’Olympia sourire aux lèvres, il n’y a pas qu’à moi que cela a plu ! Tant mieux. Puis le rideau se baisse et on est tout seul à y penser à fredonner « dis-moi » en souriant et en se disant « putain ce qu’il est bon ! ».

Enfin les sentiments sont un peu confus encore et on y verra plus clair demain … peut-être car généralement j’aime rester sous le charme quelques heures, quelques jours.

Aujourd’hui ce que je peux dire c’est qu’il m’a plu, c’est que j’ai aimé Sardou parce que malgré ce nouveau style musical un peu plus appuyé qu’ avant, il a su rester lui-même, et Sardou restera donc toujours Sardou … et c’est là le plus important.

Maintenant je vais me trouver une place pour le Palais des Sports et je vais essayer d’aller le voir en tournée en province, car je suis presque sûr que cela doit être différent, le public parisien n’est peut-être pas le meilleur, enfin je pense qu’il y a mieux non ?

En tout cas voilà, c’était ma façon de voir son concert, la façon dont je l’ ai ressentit et une chose en ressort, je suis plus fan que jamais.

Mes amis, je vous souhaite autant de bonheur que moi à aller voir Monsieur Michel Sardou et sa légende.





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