Voici l' article de la Voix du Nord Edition Douai / 13/01/2005
Mais qu'est-il arrivé à Michel Sardou? Vous savez, cet artiste hors pair, à
la voix si particulière et si belle, mais que seule l'intervention de sa
mère, en voix-off, au beau milieu de son spectacle, parvenait à faire
sourire et réagir.
C'était peut-être celui-là que son public était venu applaudir, hier soir, à
Gayant-expo.
Mais le Michel Sardou qui leur est apparu était bien autre.
Assurant lui-même sa propre première partie de spectacle, il s'est présenté
à son public, campé dans un pantalon de cuir noir et une chemise de la même
couleur. Accompagné seulement de trois musiciens et d'un batteur, il a alors
interprété plusieurs de ses premiers succès: Les Bals populaires , Les
Ricains, Le Rire du sergent. Ambiance Olympia des années 70. Mais avec le
sourire. Et même beaucoup d'humour. Il entonne quelques syllabes d'En
chantant et la salle le suit aussitôt, bien sûr. Et là, surprise: le
chanteur descend de la scène et vient à la rencontre de son public. Si ce n'
était pas déjà le cas, à ce moment, c'est sûr, ce dernier est conquis.
Le Michel Sardou qui revient après l'entracte est encore différent de celui
de la première partie. Plus rock (eh oui!), plus décidé que jamais.
L'artiste prend visiblement Du plaisir sur scène. Les lumières claquent. Le
son est parfait, les arrangements musicaux et la mise en scène résolument
modernes. La voix, puissante, est toujours aussi belle. Trois choristes, six
musiciens et bientôt un octuor à cordes accompagnent à présent l'artiste.
Les succès d'hier succèdent aux tubes d'aujourd'hui. Michel Sardou sautille
sur scène, se déhanche, occupe l'espace. Vit tout simplement. Le public
applaudit, toutes générations confondues. Ce spectacle était magique. Il s'y
est assurément passé quelque chose.
Merci l'artiste pour ce nouveau Sardou.
Bruno DEMEULENAERE
Article Paris-Normandie / Concert du 14/01/2005
Deux Sardou pour le prix d'un
Zénith plein à craquer, hier soir, pour le retour de Michel Sardou à Rouen.
Plus de 7.000 spectateurs en transe pour applaudir deux Sardou : d'abord le
saltimbanque en première partie, avant le philosophe moraliste.
C'est un jeune chanteur qui a eu le (rare) privilège d'ouvrir le concert de
Michel Sardou. En vedette américaine, donc, un des nombreux sosies de la
star qui, avec Johnny, compte parmi les chanteurs français les plus imités.
Est-il affilié à la FFSMS, Fédération française des sosies de Michel Sardou
? Toujours est-il que celui-là enchaîne les tubes mémorables : Les bals
populaires, Les Ricains, Le rire du sergent, Au bon temps des colonies.
Ce n'est pas le vrai Sardou, bien sûr. Tout le crie : orchestre réduit au
minimum, chaleur, prétention oubliée au vestiaire, s'autorisant même un tour
de piste dans les travées, déclenchant une hola d'un public enthousiaste.
Une bise par-ci, une poignée de main par-là. Sourire et gestuelle
affectueuse. Un jeu de scène digne du homard en mue. Non décidément, ce
n'est pas Sardou, c'est Michel.
Le Sardou qu'on aime
Après quinze minutes d'entracte, enfin, le voilà, l'unique, le seul :
SARDOU. D'ailleurs, lui, ne porte pas le pantalon de cuir. C'est le vrai
Sardou, ses seize musiciens, sa myriade de projecteurs qui inonde la scène
de couleurs psychédéliques, son décor à la Johnny époque Terminus.
Le Sardou qui ne rit pas mais sait être drôle en présentant les sept femmes
aux cordes comme étant « la plus belle formation de string ». Sans tabou ni
trompette, Sardou chante l'émotion à fleur de femmes. Et ça marche.
La grosse voix et des pauses de prêcheur. Le Sardou au jeu de scène
monolithique. Le Sardou aux phrases assassines : « A faire pâlir les putains
de la rade », « La vie, la mort, on entre, on sort, c'est tout ». Dans la
salle, c'est l'extase. Chacun donne de la voix, les paroles au bord des
lèvres : « En chantant ».
Et, magie du music hall, Michel reprend le dessus. En enchaînant les tubes
complices. Le Connemara, Musulmanes, Un accident, Les villes de grande
solitudes. Voilà le Sardou qu'on aime. Celui qui se déchaîne, qui se donne,
qui partage. Qui invite le public à se presser contre la scène. Un Sardou
doux, dur et dingue. Merci Michel. A la prochaine. On se rappelle, c'est
promis.
PHILIPPE TUAL
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